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L'arbre en ville

28 avril 2022

On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ! (Alphonse Allais) 

Plantons, plantons, plantons, mais avec discernement ...!
 
L’arbre joue un rôle essentiel pour la survie de l’humanité. En séquestrant le CO2, il est un producteur de l’oxygène dont nous ne pourrions pas nous passer.
 
En ville, il participe à la régulation des écarts extrêmes de températures. Il nous rappelle aussi le rythme des saisons, et donc la nature et le rapport que nous avons avec elle. Il apporte aussi de la vie, du mouvement dans un milieu minéral.
 
Chaque année, les effets du réchauffement climatique se font plus sentir et les arbres nous seront donc de plus en plus nécessaires pour adoucir et agrémenter notre vie en ville. La croissance relativement lente des arbres impose même l’urgence pour leur plantation !
 
Bruxelles est heureusement déjà une des villes les plus vertes d’Europe : 50 % du territoire de la Région est constitué d’espaces verts. Il y a bien sûr ceux qu’on voit, tels que nos parcs, le Bois de la Cambre et une partie de la Forêt de Soignes ainsi que nos grandes artères arborées, mais aussi les talus de chemins de fer et tous les intérieurs d’ilot qui ajoutent au plaisir de vivre en ville.

L’espace public et les espaces privés, comme les intérieurs d’ilot, doivent être de plus en plus envisagés comme des lieux où un maximum d’arbres doit être planté.


Une caractéristique urbaine est que, depuis le 18ème siècle, les arbres ont été « utilisés » dans l’espace public pour « décorer » la ville. Les concepteurs du parc de Bruxelles et des premiers boulevards ont utilisé les arbres pour structurer les nouveaux lieux publics de promenade. Cet usage, de même que le respect de certaines perspectives doivent aussi guider les choix de plantation.

Brochure de la ville de Bruxelles, 2013 


De nombreux alignements d’arbres ont été supprimés depuis la moitié du 20ème siècle pour permettre la pose d’asphalte sur nos principales artères. L’avenue Louise, l’avenue de Tervueren ou la petite Ceinture en sont de bons exemples : Plus de la moitié des rangées d’arbres ont ainsi disparu. Accepter le principe de replanter ces rangées disparues, sauf impossibilité technique, irait dans le sens de l’histoire.

Mais aussi, il faut que les arbres participent à la composition urbaine et ne lui nuisent pas. 
 
Trois exemples situés dans notre quartier illustreront parfaitement cela :

  • Les arbres qui bordent l’église du Sablon, du côté de la place, cachent malheureusement ce magnifique édifice, d’autant plus qu’un éclairage intérieur met superbement en valeur les vitraux de l’église, ce dont ne peuvent donc pleinement profiter les promeneurs. L’architecte René Pechère qui a travaillé sur les abords de l’église n’avait pas imaginé des arbres devenant aussi volumineux à cet emplacement.

Arbres devant l'église du Sablon, 2021


 

  • Sur la place Poelaert, deux bouquets de trois platanes occultent complètement les deux bâtiments latéraux du Palais de Justice, alors que Joseph Poelaert avait imaginé une place minérale pour mettre en valeur son chef-d’œuvre. Deux tiers de la base du Palais sont ainsi cachés à la vue.

Platanes devant le Palais de Justice, 2021


 

  • La façade principale du Palais des Académies, anciennement palais du Prince d’Orange, située le long du boulevard du Régent sur la Petite Ceinture, est cachée par une rangée de grands platanes.  Pourquoi ne pas en retirer quelques uns pour dégager la vue sur la façade ?  On a beaucoup de platanes en ville, mais nous n’avons qu’un Palais des Académies … !

Platanes devant le Palais des Académies, 2017


Voilà des situations où il serait légitime et souhaitable de remplacer les arbres à haute tige par des arbres à tige suffisamment basse qui n’occultent pas des vues remarquables.
 
Donc, plantons, plantons, plantons, mais avec discernement !