Quel impact aura cette crise sur le développement de Bruxelles et du Quartier des Arts?
Les plus pessimistes, à cause de la pauvreté des réponses apportées par l’Europe qui est confrontée une fois de plus au chacun-pour-soi nationaliste, prévoient la disparition de celle-ci : elle n’aura pas fait la preuve de sa nécessité au moment où on avait le plus besoin d’elle. Nous ne pouvons pas l’accepter. L’Europe doit se ressaisir et transcender les frontières.
L’impact du télétravail laissera des traces au sein des nombreuses sociétés installées à Bruxelles et cela devrait avoir des effets bénéfiques sur les trajets domicile – travail qui détériorent tellement la qualité de vie. Mais un nouvel équilibre devra aussi être trouvé pour maintenir la richesse des relations humaines. Nous ne sommes pas des robots.
On peut espérer aussi qu’un commerce plus local, s’appuyant sur un habitat plus dense, reprenne des couleurs.
Le problème crucial reste les mauvais traitements que nous infligeons dans les mondes animal, végétal et minéral. Cette crise sanitaire s’ajoute aux réactions que la nature nous inflige depuis des décennies suite, par exemple, à l’utilisation sans limite du carbone sous toutes ses formes. « C’est le bon moment pour instaurer une vraie taxe CO2 sur les carburants, le mazout et le gaz fossile ! Leur prix ayant fortement baissé, ce sera indolore. Cela permettra de dégager des ressources pour compenser les effets de la crise", dit le climatologue Jean-Pascal van Ypersele à l’adresse des "gouvernements (qui) cherchent des ressources pour financer une relance économique après le Covid-19 ». « Nous avons là une opportunité d’investir de l’argent dans des changements structurels, qui pourront réduire les émissions après la reprise de la croissance économique, en développant notamment des technologies propres » ajoute François Gemenne, professeur en géopolitique de l’environnement à l’ULB.
Oui, nous avons tous « un désir de retour à la normale le plus rapide possible » pour reprendre encore les propos de Fr. Gemenne. Cependant nous ne voulons pas que ce retour à la normale soit un retour vers le passé mais « une projection vers le futur ou l’invention d’une nouvelle normalité ».